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Association des Transplantés Thoraciques de l'Ouest

Bretagne - Pays de la Loire - Poitou Charentes

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Venin de Scorpion

Article publié le 05/12/2019

Téléthon : l’étude d’« une protéine issue d’un venin de scorpion » à l’institut du thorax
À l’institut du thorax, le Dr Michel Ronjat, directeur de recherches au CNRS, est responsable d’un programme de recherches sur une protéine cruciale pour le fonctionnement cardiaque
Vous êtes responsable d’un programme de recherches sur le calcium. Quel rôle joue-t-il pour le cœur ?
Dr Michel Ronjat, directeur de recherche au CNRS au sein de l’équipe insuffisance cardiaque et approches pharmacologiques : « Le calcium joue un rôle fondamental dans la contraction musculaire, squelettique ou cardiaque. C’est lui
qui déclenche et contrôle la contraction et la relaxation musculaire. La cellule doit donc gérer très finement les variations de la concentration de calcium (ce qu’on appelle homéostasie calcique). Ce programme, soutenu par l’AFM, concerne une protéine, le récepteur à la ryanodine, acteur clé de cette régulation. Il vise à mieux comprendre le fonctionnement de cette protéine et à identifier des molécules qui permettent de le contrôler. Et donc de contrôler l’homéostasie calcique de la cellule cardiaque. »
Vous étudiez une molécule, la maurocalcine, issue d’un venin de scorpion. C’est-à-dire ?
« Un venin contient des centaines de molécules. Une dizaine de médicaments proviennent de venins : dans le domaine cardiaque, une molécule isolée du venin d’une vipère brésilienne a été à l’origine d’un anti-hypertenseur. La maurocalcine est une petite protéine d’un venin de scorpion tunisien. Notre équipe a participé à son identification et a caractérisé son effet sur le muscle squelettique. Aujourd’hui, on étudie son effet sur le muscle cardiaque. »
Avec des résultats satisfaisants, combien de temps faut-il pour trouver des traitements ?
« C’est très long de passer de la découverte d’une molécule à un médicament : au minimum une dizaine d’années. Ça exige d’accumuler le maximum de données permettant de penser que ce qu’on observe dans des modèles animaux sera vrai chez l’homme. Nous étudions actuellement l’effet de la maurocalcine sur des cellules et des animaux mais ne sommes pas encore dans un processus de validation de médicament. Arriver à un médicament implique des étapes très codifiées de fabrication et de tests assurant l’absence de toxicité. »
Vos travaux peuvent-ils apporter des solutions pour d’autres pathologies ?
« Beaucoup de pathologies cardiaques sont concernées mais cela peut aussi être utile pour certaines myopathies comme la myopathie de Duchenne, pouvant entraîner des pathologies cardiaques associées. »
Dans quelles proportions le Téléthon finance vos recherches et celles de l’institut du thorax ?
« C’est actuellement le seul programme financé par l’AFM dans l’institut du thorax. Pour ce programme, nous recevons environ 30 000 € par an pendant deux ans, soit plus de 50 % des moyens alloués à ce programme, hors salaires, et nous sommes trois à travailler sur ce programme. »